Africains…où allez-vous comme ça ?

1 septembre 2014

Africains…où allez-vous comme ça ?

Je n’avais jamais évoqué ces jeunes qui périssent sur les rives occidentales à la recherche de lendemains meilleurs. Mon intervention est anachronique. J’avoue. Mais il fallait un petit recul. Un moment de réflexion. Echanger. Comprendre.

Des migrants clandestins tentent de franchir l'Europe
Des migrants clandestins tentent d’atteindre l’Europe

Dans les faits, l’Afrique reste le continent le plus touché par le chômage et le sous-emploi sur toute la planète. Mieux, ce sont les chiffres qui le disent, des chiffres de l’OIT qui font frissonner : sur les 75 millions jeunes chômeurs que comptait la planète en 2013, pas moins de 38 millions étaient Africains. Rien à redire. Sauf que le monde ne tourne pas uniquement grâce aux constats. Heureusement.

Il est des vérités qui échappent à la raison humaine et qui défient les lois de la nature. Quel Africain, jeune diplômé, ne s’est jamais heurté à cette phrase de celui en qui il voyait déjà son futur patron : « Désolé jeune homme. Ma boîte est pleine à craquer. Je pense même licencier certains de mes employés pour faire face aux charges devenues de plus en plus insupportables ». Dur à digérer n’est-ce pas ? Mais le patron a mille fois raison. Il doit protéger son entreprise et lui assurer la survie. Le jeune diplômé doit faire avec. C’est en Afrique. Il faut toquer ailleurs, implorer, persévérer, parfois reléguer aux oubliettes son diplôme et accepter n’importe quoi pour ne pas finir comme le jeune Tunisien, détonateur du « printemps arabe ».

Paradoxe

Le décor est planté. Telle est l’Afrique. Du moins, telle qu’elle nous est projetée, ou telle que nous la présentons souvent. Mais en réalité, l’Afrique n’est pas que ça. C’est aussi d’autres phénomènes parfois « troublants », défiant ces mauvais sorts qui semblent coller à la peau de la jeunesse africaine. Qui n’a jamais vu ces jeunes qui donnent l’impression d’être des aimants, qui, à la première entrevue avec le boss, ont déjà décroché leur contrat en poche ? PS : nous sommes toujours en Afrique !

Ce que j’ai compris

Sont-ils des heureux élus ? Des extra-terrestres ? Bien sûr que non ! Leur secret ? Demandez-leur un rendez-vous et échangez avec eux. En moins de cinq minutes vous aurez tout compris. Voici la grande conclusion que je tire à chaque fois que la chance me sourit de m’assoir avec ces oiseaux rares : ils ne se focalisent jamais sur les problèmes. Plutôt aux solutions. Ce sont des types qui, visiblement, sont faits pour relever les défis. Une vie normale, la routine, ne les intéresse pas. Seul un terrain hostile les attire.

Quand les autres s’empressent pour fouler Lampedusa au péril de leur vie, eux, ils savent que l’Afrique est leur terre promise. Ils ne regardent jamais la société pour pleurer avec elle, mais lui apporter des solutions. Quand ils se présentent devant un chef d’entreprise, ce n’est pas pour lui exposer leurs déboires de chômeur que personne n’a pratiquement pas envie d’écouter, mais pour amener leur pierre à l’édifice. Ils ne demandent jamais de l’emploi, ils apportent leurs services. La suite coule toute seule : aucun patron ne veut une charge de plus dans sa boîte, surtout en Afrique. Tout le monde est en quête de ces têtes qui font avancer les choses pour maximiser le rendement. Voilà où tout se joue, au niveau de la mentalité.

Facile de classifier alors : Etes-vous de ceux qui cherchent de l’emploi ou de ceux qui apportent leurs services ? Ce qui est garanti, la nature a toujours de la place pour ces derniers. Pour les premiers, pas si sûr.

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