Burundi : sans blague…un peu de respect pour nos héros

24 avril 2014

Burundi : sans blague…un peu de respect pour nos héros

Que ce soit pour le prince Louis Rwagasore, le héros de l’indépendance, ou Melchior Ndadaye, monument de l’histoire pour le combat démocratique, les bustes mal faits de nos héros n’ont pas manqué de faire parler d’eux ces derniers temps. Encore un autre…

Le buste suposé être du Prince Louis Rwagasore
Le buste supposé être du prince Louis Rwagasore

L’image est frappante. Bien positionnée. Haut placée. A la croisée de chemins. Et tout érigé au chef-lieu de la province Kayanza (au nord du Burundi). Ceux qui viennent du Rwanda, de l’Ouganda, de la Tanzanie, de la RD Congo se voient obligés de tourner un peu le regard pour contempler cette statue, aux yeux blancs comme la neige, grandement ouverts, bien chevelue, avec de ce qui peut ressembler au rouge à lèvres telle une nana bien maquillée. Même les Burundais supposés expliquer à leurs camarades de voyage quel est ce personnage historique si exhibé ne parviennent pas à démêler sa vraie identité.
Un héros certes, mais pas de notre génération. Personne ne lui ressemble des contemporains. Alors, fouillons dans l’histoire : peut-être…Mwezi Gisabo, le roi qui opposa une résistance farouche face à l’invasion allemande en 1896 ? Non ! A l’époque, les costumes n’avaient pas encore franchi la Méditerranée. Ah ! Situons-nous dans le temps pour ne plus se perdre. A l’arrivée de la civilisation occidentale où l’on jeta le tissu en ficus pour se mouler dans des costumee-cravates. Serait-il le roi Mwambutsa, intronisé à l’âge de trois ans en 1915, à la mort inattendue de son père Mutaga ? Pas du tout. Sa tête chauve le disqualifie. Ou alors son fils Charles Ndizeye, le dernier monarque du Burundi  ? Non plus ! Le type était beau gosse, teint clair, jeune, mais là, il s’agit d’un homme qui prend de plus en plus de l’âge, très black. Disons…Ntunguka : mais…lui, avec tout le respect, reconnaissant également toute sa bravoure des années 60, son combat pour que le Burundi puisse se défaire de l’emprise belge jusqu’à être surnommé le « grand pétitionnaire », il n’a pas pu accumuler assez de célébrité pour qu’un pays lui consacre tout un monument. Qui c’est alors ? Attends ! Un indice. En bas de l’édifice, lit-on une date : 1er juillet 1962 : jour de l’indépendance du Burundi. Et sans nul doute, le seul nom y relié : le prince Louis Rwagasore, qui est allé jusqu’à avoir une balle dans la tête pour que son pays retrouve la liberté. Et c’est lui que la statue représente ? Quelle raillerie !

La photo du Prince Louis Rwagasore
La photo du prince Louis Rwagasore

 

Étiquettes
Partagez

Commentaires