Et si les animaux burundais parlaient ?

20 février 2014

Et si les animaux burundais parlaient ?

Transport barbare de « nos » bêtes. Pas de loi, ni d’association pour bannir la pratique…

DSCN4748Ils boivent le calice jusqu’à la lie. Ils ne résistent pas. Ils n’ont pas la force de le faire. Ils, sont ces animaux, les uns attachés tel un sac de riz, sur un vélo, d’autres « enterrés » vivants dans des camions « Fuso ». Impossible pour eux de criailler. Même la gueule est ligotée. Poussées à bout par la douleur, la peau gisante de sang, pattes fracturées suite à la cohue régnant à l’intérieur de cette pièce de quelques mètres carrés derrière la cabine du chauffeur, ces bêtes savent de quoi l’être humain est capable.

Dans différents marchés des bovins, à Bujumbura et Ngozi (au nord du Burundi), la scène est terrifiante. Une dizaine de véhicules en file d’attente. Des bêtes prêtes à se battre refusant d’être embarquées. Elles ont le flair du malheur qui les attend. Des veaux, vigoureux, combatifs, guerroient de leurs deux cornes, lâchent leur colère. Ils se battent pour « un traitement décent », mais également, galanterie oblige, pour protéger les vaches vouées au même sort. La bataille parfois dure. Mais ils la perdent toujours et finissent par se retrouver entassés à l’intérieur du véhicule.

Les âmes sensibles, bouche bée devant un tel cynisme se noient dans un océan de questions : « N’y a-t-il pas d’organisations qui défendent les droits des animaux pour élever la voix? Pourquoi n’y a-t-il pas de loi interdisant cette pratique ?… ». Interrogation après une autre. Le comble, se désolent-elles, personne n’en sent le besoin. Car pour elles, «certes la destination de ces bêtes, c’est l’abattoir », mais, « qu’elles meurent en dignité ».

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