Burundi: après 2015, tout sera permis…

7 février 2014

Burundi: après 2015, tout sera permis…

Pierre Nkurunziza, président de la république
Pierre Nkurunziza, président de la république

Mamane s’en est moqué dans sa chronique quotidienne il y a quelques jours avec la république des tambours à l’honneur. Les réseaux sociaux se sont enflammés. Tout le monde en parlait et en parle toujours : « Pierre Nkurunziza veut briguer un troisième mandat ». Toutefois, il ne s’est jusqu’à présent prononcé ouvertement sur ses intentions. Calme mais pas silencieux, il semble s’exprimer par les actes. Ejectant de son système tout danger potentiel susceptible de faire barrage au vote de la nouvelle Constitution, tel le cas de son ex premier vice-président Bernard Busokoza, qui lui donnerait le ticket de se présenter pour la 3e fois comme candidat en 2015, le chef de l’Etat est devant le plus cuisant des dilemmes de son règne. Le feuilleton me rappelle une leçon de mon professeur à la fac qui nous montrait la formule d’un « leader » qui parvient à imposer sa loi, oppressante soit-elle, malgré les jérémiades de ses gouvernés : ne jamais lâcher-prise et le peuple finit toujours par se résigner. Sauf que ce n’est pas un dogme. Mais si elle marche en 2015, en 2020 la tentation sera moins grande, et les tractations moins fortes. Le président de la république pourra se porter candidat pour un quatrième mandat sans trop de résistance. Si aujourd’hui les opposants politiques, la société civile, les confessions religieuses, la communauté internationale, …brandissent en premier lieu le respect de l’Accord de Paix d’Arusha, selon lequel : « Il (le président de la république) est élu pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. Nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels » (Accord d’Arusha, Protocole II, article 7, point 3), que diront-ils en 2020 ? Qu’enfreindra le chef de l’État en s’offrant 20 ans de pouvoir ? A mon avis, rien. La ligne rouge c’est 2015. Après, tout sera permis…

Étiquettes
Partagez

Commentaires