Mon cher Burundi, ne rate pas encore ta chance stp!
Encore une nouvelle tempête sur l’Afrique. La première, des années 60, étant passée pour balayer les colonisateurs. La seconde, un vrai ouragan cette fois-ci, qui est parti du nord pour faire escale à l’ouest (on attend la prochaine destination) est en train de faire un coup de balai à la tête de certains Etats pris en otage par le « colonisateur local ». L’ère du « printemps arabe » est révolue, aujourd’hui on rime déjà sur un probable « printemps noir ». Qu’est-ce qu’on n’entendra pas avec cette Afrique qui, visiblement, a du mal à comprendre que les mêmes causes produisent les mêmes effets ? Que n’inventera-t-on pas avec ces pays aux présidents qui ne tirent jamais des leçons de ce qui se passe chez leurs voisins ?
Mon pays
Les échos du Burkina se sont répercutés tout de go sur le Burundi. Fallait-il faire autrement ? Non. On s’y attendait. Le petit pays au cœur de l’Afrique était, à quelques exceptions près, dans la même situation que le pays des hommes intègres, tous avec des présidents tentés par un mandat jugé de trop. Un de mes billets écrits il y a quelques mois n’a apparemment pas besoin d’être actualisé pour parler de ce que risque « mon » pays en cas de forcing.
Faut-il encore attendre 50 ans ?
Un recul. Si le Burundi devait regretter une chose, c’est la mort du prince Louis Rwagasore en 1961, le héros de l’indépendance. Le pays a perdu la boussole, les chicaneries politico-ethniques ont pris place, la loi de la jungle s’est installée où le plus fort, sachant appuyer sur la gâchette que les autres, s’emparait bon gré mal gré du pouvoir. Cinquante ans d’enfer. Il vient de nous falloir un demi-siècle pour enfin avoir une autre opportunité de faire un nouveau départ. Le pays a un président élu démocratiquement. 2015, il aura fait dix ans à diriger le pays. Mais comme la « mathématique politique » a fini par devenir une science non exacte, personne ne sait plus s’il s’agit de deux mandats ou un seul. Tout en précisant tout de même que la loi souligne que cinq ans valent un mandat.
Mais au-delà de ces péripéties politiques, où tout le monde joue le con, comme s’il ignorait la finalité d’un tel jeu, une chose est sûre : une occasion en or de se remettre sur les rails pour bâtir un Etat de droit, prospère et démocratique vient de se présenter devant le Burundi. Quel président osera se laisser traverser par ce démon de s’éterniser au pouvoir si celui actuel a respecté les règles du jeu ? Mais tout se jouera en 2015, l’année charnière. Si on rate la chance, peut-être qu’il faudra encore attendre 50 ans voire plus pour espérer une aubaine pareille. Mais dans l’entre-temps, l’on pataugera encore dans nos futilités de politique sans vision, d’une économie qui ne fait que régresser… Et je ne sais pas qui l’on blâmera cette fois-ci, parce qu’il faut toujours trouver un bouc émissaire. Glauque.
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